Je m’arrête chez Sidonie -- un sandwich à la morue s’il vous plait ! -- et je respire cette odeur singulière que seul Saint-Pierre exhale. Un mélange exquis de l’ arôme poudrée des cendres, des embruns de mer violemment lâchés le long des jetées dévorées jadis par du magma brûlant et d’un poulet boucané qui cuit depuis des heures !. Ou est-ce l’odeur d’une ville meurtrie où flotte encore les parfums des belles du siècle d’avant, quand la terre était grasse, le commerce prospère, et que le port offrait chaque jour des projets naissants pour d’ardents marins au long cours, dont la mémoire de la ville, consumée , oubliera jusqu’au nom. Le temps ici se rompt, les esprits vaquent à leurs occupations comme ils le faisaient il y cent ans déjà. Là, l’imagination est sournoise et Saint-Pierre prête au mirage, à la rêverie, à la nostalgie âcre des années passés. Alors on peut presque entendre, le commandeur mulâtre beugler ses ordres aux sarcleurs et dans les champs de canne les amarreuses s’affairent ;la nuit tombera vite. sur les cases créoles, où un chien fer garde l’entrée
tel un Cerbère miséreux.
La Martinique est singulière, petite reine en son royaume, elle seule ignore qu’elle est une île, c’est sans doute la raison pour laquelle chacun de ses invités est reçu comme un prince.
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